Le français et les anglicismes dans le domaine de la construction

Dans le domaine de la construction, les termes empruntés à l’anglais sont chose courante. Bien sûr, quand on travaille, on veut se comprendre, et vite la plupart du temps. Qui a dit qu’il fallait utiliser des termes anglais sur les chantiers de construction? Certainement pas Véronique Turcotte, propriétaire d’Option Concept, une entreprise œuvrant dans le domaine du design intérieur dans la grande région de l’Outaouais.

« Par la nature de mon travail, je connais bien les chantiers et les ouvriers. Ici en Outaouais, la plupart des ouvriers communiquent en français et on dirait qu’il y a tout un pan du langage qui nous échappe. Plusieurs termes que les francophones utilisent sont en fait des emprunts à une autre langue, ici l’anglais.

Par exemple, il y a une disparité entre les plans que je réalise et le moment où mes plans sont réalisés par les entrepreneurs en construction. En fait, il y a un monde de différence entre le plan et le chantier! Il m’arrive souvent de recevoir un appel d’un ouvrier ou d’un client me demandant de lui expliquer un mot inscrit sur le plan d’aménagement et je dois lui dire le terme en anglais pour qu’il comprenne de quoi il s’agit.

 

Mais il n’y a pas que l’aspect pratique de la langue qui compte. C’est une question culturelle aussi. Moi, mon français, j’y tiens! J’ai toujours eu à cœur d’effectuer les recherches nécessaires pour trouver les bons termes, car je tiens à ce que mes plans d’aménagement soient en français, et ce depuis le début de ma carrière.

Ensuite, il me fait plaisir de communiquer aux travailleurs des différents quarts de travail, et même à mes clients, quels sont les mots exacts.

Par exemple, “plywood” est utilisé au lieu de planches de contreplaqué, c’est sans doute le plus courant. On entend toujours “truss” au lieu des fermes de toits, “stud” pour parler des montants, “baseboard” pour parler des plinthes au sol, “backsplash” au lieu de dosseret, “spotlight”, plutôt que de dire luminaires encastrés. Et j’en passe plusieurs!

Ce sont de vieux métiers, des métiers assez traditionnels, alors les termes sont installés depuis longtemps. Autrefois, les compagnies qui fournissaient les matériaux appartenaient aux entrepreneurs anglophones et il n’y avait pas de loi sur la langue du travail dans ce temps-là. Peut-être aussi que les promoteurs, les chefs de chantier étaient tous des anglophones, alors les ouvriers étaient obligés d’apprendre les termes anglais pour comprendre leur boulot.

En tant que présidente du Regroupement des gens d’affaires de Val-des-Monts, je tiens à partager l’importance de protéger notre langue aux différentes entreprises de notre région et c’est pour cette raison que je suis fière d’être l’une de vos ambassadrices à la Chambre de commerce de Gatineau pour promouvoir l’usage du français.

C’est ma petite révolution: une rénovation à la fois, le français s’installe! »

Avec la contribution financière de l’Office québécois de la langue française

 
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