
Le 16 octobre 2019, la CCG a accueilli une conférence de Mme Véronique Perreault, Conseillère Gestion des ressources humaines à PME MTL Est-de-l’Île. Mme Perreault a expliqué comment construire une entente fonctionnelle et sécuritaire avec une autre entreprise pour permettre le partage de main-d’œuvre.
Il est possible de négocier une entente avec un autre entrepreneur qui a une saisonnalité de ses opérations complémentaires au siennes. Une telle entente permettrait d’assurer une stabilité de revenus d’emploi pour un ou plusieurs employés et ainsi réduire le fardeau de la masse salariale sur les entreprises pendant leurs saisons basses. Le partage de main-d’œuvre permet surtout d’augmenter la fidélisation d’un employé qui pourra revenir lors de la prochaine saison haute et donc qui n’aura pas quitter pour trouver un travail permanent ailleurs.
Le partage de main-d’œuvre nécessite un accompagnement important des deux employeurs par un conseiller d’une organisation tiers. L’accompagnement sert à faire le diagnostic, les mise à niveau, préparer les rencontres avec les employés et soutenir la négociation des ententes.
Le partage de main-d’œuvre n’est pas une réponse à tout. Il devrait être vu comme un ingrédient d’un cocktail de solutions comprenant aussi le recrutement conventionnel et les agences de placement.
Les entreprises qui réussissent un partage de main-d’œuvre ont des valeurs, territoires, tâches et salaires similaires. Elles ne sont pas du même secteur industriel. Un ajustement à la hausse des salaires ou avantages sociaux peut être négocié afin d’harmoniser les conditions de travail de l’employé qui travaille pour les 2 entreprises.
Les ententes de partage, bien qu’ayant une valeur symbolique, doivent être rédigées et signer par les trois parties : les deux employeurs et l’employé.
Grandes lignes d’un partenariat normal en partage de MD entre 2 entreprises :
- Durée de 1 à 2 ans : Les employés participants changent d’emploi pour différentes raisons, entre autres pour accéder à un poste permanent.
- Les cas vécus sont des groupes de 5 ou moins employés en partage et à hors-milieu syndiqué.
- Les cycles d’échange d’employeurs sont habituellement de plusieurs mois. Les initiatives qui partagent un employé dans la semaine n’ont pas été suffisamment testées (ex : lundi et mardi chez employeur #1, mercredi à vendredi chez 2).
Intéressant pour les employés suivants :
- Qui effectuent des tâches répétitives
- Jeunes travailleurs qui veulent une diversité de responsabilités
- Pour les nouveaux immigrants pour qui ça assure une stabilité d’emploi à l’année et permet d’acquérir rapidement plus d’expériences de travail au Québec
Des effets positifs non prévisibles peuvent voir le jour. Par exemple, dans un cas vécu, l’entreprise #1 était moins techno que #2. Les employés de l’entreprise #1 ont travaillé en entrepôt avec des tablettes électroniques dans l’entreprise #2. Lors de leur retour à l’Entreprise #1, ils ont proposé à l’employeur d’introduire des tablettes et donc augmenter leur productivité et leur bonheur au travail.
Il est important de communiquer aux entrepreneurs qu’avant de fermer boutique ou mettre à pied temporairement des employés, une approche devrait être faite auprès d’un partenaire d’accompagnement ou association de commerçant (CCG, IDG, MRC, CJEO, etc) afin qu’un transfert / partage d’employés soit réaliser et ainsi assurer une sécurité d’emploi.
Afin de réussir un partage de main-d’œuvre, les employés doivent se sentir en sécurité et les entrepreneurs doivent faire preuve de transparence.